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elle est toujours un peu à l'ouest

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17 décembre 2019

Deux fois par an. Les trucs de vieux. Aloïse Sauvage.

A quoi voit-on qu'on vieillit ?

Il y a la datation précise, le repère chronologique implacable, cachet de l'état civil faisant foi. "l'âge de son blog", comme on dit "l'âge de ses enfants"... J'ai commencé à écrire ici avant la naissance d'Alice, alors que Camille et Raphaël avaient trois et cinq ans. Déjà, ça, c'est vertigineux. Comme si je parlais d'une ère géologique révolue. Je vieillis car ma fille aînée a 19 ans et qu'elle vit à l'étranger.

Il y a le rythme. Les nuits un peu courtes qu'on encaisse un peu moins. Les verres de blanc qui donnent un peu plus mal à la tête. La hanche qui coince si je cours un peu trop longtemps. La peau frippée et la drôle de tête au réveil si je ne me démaquille pas.

Les parents d'élèves qui rajeunissent, eux. Les anciens élèves qu'on ne reconnaît pas tout de suite quand on les croise dans la rue, mais dont on se dit, à la façon que ces jeunes gens ont de nous sourire, qu'ils ont dû passer dans nos classes.

Les livres, qu'on a déjà lus plusieurs fois. Dont on se dit qu'il faudrait les lire à nouveau. Les disques. Les films vus cent fois.Les endroits où l'on veut retourner...

Il y a ton père, pas très en forme. Tu sais qu'au téléphone il donne le change. Tu vis à 800 kilomètres. Bref.

Et il y a le jour où tu découvre Aloïse Sauvage. Tu corriges mollement (rythme de vieille) tes copies. C'est encore la grève sur Inter, mais ça te tient compagnie. Et puis tu entends "Jimmy" et tu lèves le nez, tu as déjà entendu un truc comme ça, ça ressemble un peu à ce qu'écoutent tes enfants, mais ça te fait aussi penser à Diam's. Tu te lèves, tu mets un peu plus fort et il n'est plus du tout question de corriger tes copies. C'est à la fois familier et un peu lointain. Il y a quelque chose dans sa façon de prononcer les voyelles, comme un accent, elle parle un peu comme tes étudiants. Tu écoutes les paroles. "Jimmy accourt dès qu'il est accro,peut cogner fort quand quelqu'un s'approche de celle à qui Jimmy s'accroche"...C'est super beau et tu es un peu émue.

A ce stade, j'ai quinze ans et je peux l'écouter mille fois par jour.

Pourvu que je garde, pour toujours-toujours, cette capacité à me lever dans ma cuisine et danser comme ça !

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20 mars 2019

14 % Monsieur !

L'autre jour, dans un moment d'enthousiasme débordant, je me suis dit que je ne savais plus rien faire. Je me suis demandée comment je me débrouillais, du temps de ma splendeur, pour arriver à écrire mon billet quasi quotidien. Coudre ma blouse hebdomadaire. Cuisiner mes tournées de cookies à la chaîne. Conduire les gnauds à toutes leurs activités et leur faire faire leurs devoirs. Lire des histoire aux gnauds. Faire de la pâte à modeler avec les gnauds. Corriger mes copies. Jouer de la flûte... Bref, quel était le secret de la trentenaire hyperactive (et en même temps un peu chiante non ?) que j'avais perdu en route.

Ne vous méprenez pas, je n'ai aucune, je dis bien aucune nostalgie de cette période. Les gnauds sont devenus super autonomes, prennent le bus tous seuls, font leurs devoirs seuls, et viennent me demander tous seuls si j'ai fait des cookies. La gnaude aînée (celle qui en avait marre des salopettes Osh Kosh quand elle était petite) est très proche de ses 19 ans et va bientôt partir à l'étranger. Le gnaud mâle va passer son bac de Français, et présenter sous peu un TPE sur la culture des champignons qui va changer la face du monde. La gnaude cadette, quant à elle ne va pas tarder à partir en tournée avec Beyoncée, si Rihana est d'accord. Je suis comme qui dirait libérée de bien des contingences familiales. Et pourtant...

Et pourtant j'ai l'impression de ne rien avoir le temps de faire. D'être... lente. Une petite voix me dit que les années qui passent n'y sont pas forcément étrangères, mais je n'y crois qu'à moitié. A la petite voix.

Cette très longue entrée en matière pour dire que j'ai décidé de voir si j'y arrivais toujours. A écrire (un peu). Parce qu'on a un peu plus de place que sur IG non ? Et puis le truc décisif ça a été ça : ce soir, je vais regarder un de mes films préférés à la télé. Le péril jeune. Que je n'ai pas vu depuis une éternité !

Ce qui est bien quand on voit un film 100 fois (ça fait la même chose avec les livres qu'on lit 100 fois) c'est qu'on se souvient des autres fois où on l'a vu. Je me souviens très bien que la première fois que je l'ai vu, c'est Moumouche qui me l'avait enregistré parce qu'il était passé sur Arte. Et puis au cinéma. Où évidemment je bavais devant Duris. Et puis en devenant prof où les scènes du lycée me faisaient encore plus pleurer de rire.

Mais la seule chose qui ne change pas, qui fait que JAMAIS je ne me lasserai de regarder ce film, c'est Vincent Elbaz. Chabert. Tout ce qu'il fait est absolument parfait : la scène où il révise et se met à jouer au tennis seul dans sa chambre, quand il arrive avec son ballon de hand pour aller au squat, quand il dit "hot saucisse" à Tomasi au fond de la classe... Et le moment que j'attends avec impatience : quand le prof de géo lui demande ce qu'il vient de dire et qu'il répond, après un silence interminable : "14% Monsieur". Je crois qu'en matière de timing on a rarement fait mieux.

Et vous, c'est quoi votre moment préféré ? (j'adore faire comme si il y avait encore des lecteurs...)

21 novembre 2015

Hypermnésie

Pour les 10 ans de son blog, Ktl, qui est vraiment une chic fille, nous a offert une belle galerie de portraits. Elle a fait ça au poil, comme on prépare un bel anniversaire, et nous a demandé à toutes une photo de nos 10 ans. Je ne savais pas trop où aller chercher, mais je me suis vite souvenue que ma soeur, qui fait les choses bien elle aussi, avait préparé pour mes 40 ans une collection de mes plus beaux portraits. Ca m'avait beaucoup touchée et de temps en temps, je jette un coup d'oeil à sa sélection.

Je pensais donc avoir une photo où j'ai environ 10 ans, mais je n'en ai trouvé aucune. Impossible de savoir pourquoi. Mes parents n'ont jamais pris beaucoup de photos. Il n'y a pas d'album à la maison, mais de petits tas votifs déposés dans les tiroirs de la commode chez ma mère, qui entretient par ailleurs un rapport un peu particulier avec les archives. Ils sont classés selon une typologie toute maternelle, à la fois chronologique et thématique... et l'incendie qui a brûlé sa maison il y a quelques années a fait le reste. De son côté, mon père a eu de longues périodes exclusivement "diapo". Je pense que ça doit correspondre à la période de mes 10 ans. A Noël, je prévois une grande campagne de fouille, car je crois me souvenir que pour mes 10 ans, il avait été question d'une visite de la tour Eiffel. Vivement Noël. Mais je m'égare.

Je lui en envoyé celle là, en me disant que je devais avoir cet âge là, plus ou moins. Après y avoir refléchi, je n'ai pas plus de 7 ans sur cette photo. Je le sais car elle correspond à une série que mon père avait prise lors de vancances en Italie. 1978 ou 1979 donc. Je me souviens absolument de tout. Du soleil. De la journée passée à Venise où nous avions pris le bateau. A mes pieds, là, il y a une gondole en plastique doré. Pièce maîtresse de ma collection de kitscherie ritale que j'enrichissais chaque année. Mes parents avaient fait très fort. Un moment d'égarement sans doute. Je porte une robe que je n'aime pas du tout du tout. Elle est verte avec des petites fleurs, et je trouve qu'elle ne toune pas assez. Que le col est trop serré. Que les manches me boudinent les bras. Mais je m'en fous un peu, car, en plus de la gondole, les parents nous ont acheté des sachets de maïs qu'on jette aux pigeons obèses de la place St Marc. Les mêmes qu'on nous achète à Milan quand on va piazza Duomo. Ceux de Venise ont l'air un peu plus farouches, mais j'attends mon heure... Après, on ira manger une glace, et puis on rentrera à Grado.

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Dans toutes les photos que ma soeur avait choisies, il y en avait de plus récentes, ou d'autres qui étaient prises lors d'événements particuliers. C'est drôle que certains clichés vous rappellent autant de choses non ? A bien y repenser, je me demande si mon père n'avait pas pris un film... Vivement Noël !

8 novembre 2015

Affreusement snob.

Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas fait une affreuse gaffe. Un truc assez monumental qui me colle le rouge au front en y repensant. Mais rions un peu voulez vous ?

Salle des profs, intérieur jour, des reliefs de repas en barquette plastiques trainent sur les tables basses. Je suis la seule à faire trainer mon sandwich-au-falafel-sans-frite-mais-sauce-blanche en en mettant un peu partout, telle un petit goret. On parle de tout, de rien, de nos enfants. Ma collègue, avec qui je partage l'amour du travail bien fait nous parle de la scolarité de ses deux collégiens. Une fois de plus, nous râlons, rapport au fait qu'on aimerait bien voir nos enfants travailler un peu plus à la maison, tout ça tout çaaaaa. Une fois de plus, on se dit que, même sans être le prof de l'année, un peu de suivi dans les devoirs et dans la progression, c'est quand même pas la mère à boire, merde.

On était sur le point d'aborder notre thème préféré  "Nadjet-si-tu-savais-ta-réforme", mais comme c'était vendredi, on a été sages et on a raconté des bêtises : elle m'a dit que le prof de musique faisait chanter "la tribu de Dana" à ses enfants. Là, ça a été un festival : éclats de rires gras, chants à l'unisson "dans la vallée la laaaa tralalaaaa la la la laaaaa dans la vallééééééeeee", re rires gras, propositions débiles : à quand la compagnies créole.

J'étais tellement réjouie que j'ai fait durer la blague tout l'après midi. Je me suis mise à chanter "dans la vallée la laaaa trala la aaa" à la récréation, dans les couloirs. Bref, un vrai bon vendredi après midi. Autour de moi, mes collègues avaient assez ri, et m'expliquaient que ce prof avait choisi ça à cause du moyen âge. Là, ça a arrêté de me faire rire. Pourquoi ne pas écouter de la musique médiévale alors ??? Ou alors Angelo Branduardi, hitoire qu'ils se marrent au moins pour une bonne raison ...

Le soir,  alors que je raconte la franche rigolade à la maison, je vois mon fils qui glousse. Je re-glousse aussi. Et là, Raphaël dit : non, mais je ris, parce que ta collègue, elle fait chanter ça aux troisième. Là, j'ai décuité direct. En gros je me suis payé la tête de ma collègue en direct....

Je me sens naze pour plein de raisons. Déjà parce que je suis bien élevée et que se moquer comme ça, c'est comme les blagues sur le physique, c'est nul. D'autre part, je me sens un peu merdeuse parce que j'ai fait ma snob : "pouah, la tribu de Dana, trop plouc", et que c'est nul aussi.

Finalement, je crois que le pire, c'est de me sentir gênée parce qu'un collègue fait ce genre de choix. Croire qu'on va avoir l'adhésion d'une classe, qu'on va produire quelque chose d'intéressant avec de la daube est un leurre absolu. Ca ne veut pas dire que je ne sais pas ce qu'ils écoutent, ce qu'ils regardent à la télé. Ca veut dire que je suis là pour proposer autre chose. Avec le temps, j'ai vérifié qu'à chaque fois qu'on fait le pari de la découverte, de la culture, ça marche. Mieux, les élèves sont toujours flattés, ça fait presque "truc d'initié". Ils sont super fiers de dire qu'ils adoooorent les photos de Roman Vishniac. De dire qu'ils ont lu Duras (ou de dire que c'est moooooortel). De trouver que Depardon c'est classe (ou relou c'est selon). De dire "Eisentstein c'est chelou".

Alors finalement non, si être snob c'est ça... Je crois que ça ne me gène pas tant que ça...

Afficher l'image d'origine

Une petite douceur pour ma frangine : "I just want to say welcome to Barbara"Dans le film, Barbara met un vinyle de Led Zep en classe. C'est pas snob ça ?

 

3 novembre 2015

Les jours où Kevin est dans la place (we need to talk about Kevin)

Mais oui, vous avez droit à deux titres aujourd'hui, puisque je n'ai pas pu choisir. Tout le monde est bien rentré, les élèves se souvenaient de mon nom et avaient même fait leurs devoirs c'est dire. Mes collègues aussi se souvenaient de mon nom.

Mais il est temps que je vous parle de Kevin (Kev') car il était là aujourd'hui, et que les jours où Kevin est là... C'est pas pareil. Avant qu'il y ait malentendu, je précise que Kevin n'est pas un élève. Je n'ai plus d'élèves qui s'appellent Kevin. Kevin a disparu des radars depuis de nombreuses années. Maintenant, Kevin s'appelle Enzo. Enzo, c'est souvent la promesse d'une ambiance chaleureuse dans ta classe. Mais je m'égare, je parlerai de la cote des prénoms une prochaine fois.

Kevin n'est pas un élève donc, c'est l'assistant d'Anglais. Les années précédentes nous avons eu une galloise caractérielle (je suis sûre qu'elle pratiquait la magie noire et qu'elle apprenait les paroles de sympathy for the Devil en gaëlique aux élèves). Une américaine top sympa (qui adoooooowait la Fwonce sooooo much). Et là, on a Kevin.

Le jour où Kevin est arrivé au collège, Melissa (elle ne s'appelle pas Melissa) de la quatrième cool est arrivée en cours dans un état... elle était en ébullition. Je savais tout : que Kevin était l'homme de sa vie, qu'elle allait grave travailler en Anglais pour dire à Kevin qu'elle l'aimait. Les gars de la classe faisaient tous la gueule, les filles avaient des suées... Le Caillon comme on dit chez moi ! N'empêche que j'avais hâte d'aller en salle des profs. Pour voir Kevin.

Kevin est noir. Kevin est beau. Kevin a une voix de velours. Kevin a des yeux de velours (même si, avec ma collègue d'Anglais, on SAIT qu'il met des lentilles pour qu'ils soient marron clairs).Kevin a une peau de satin velours. Kevin a le plus beau sourire des assistants d'Anglais. Bref, j'adooooore quand Kevin est au collège.

Quand Kevin est en salle des profs...C'est ... Love is in the air. On glousse un peu, beaucoup. On sourit toutes. Et tous, j'ai même vu les rares mecs de salle des profs sourire à Kevin. Et quand on croise Kevin dans le couloir, il nous sourit et nous dit..."Bonejouw". Je me suis bien tenue, je n'ai pas dit "Hello... you" de ma voix de gorge, je lui ai dit "Bonejouw" aussi.

Allez, les filles... "Bonesouaw"

 

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17 octobre 2015

Tu bouges ?

Rien de neuf depuis le mois de juillet : l'été a été à la hauteur de sa promesse, la rentrée (une de plus) est arrivée et les vacances sont déjà (déjà !) là alors que personne n'est fatigué.

Ca pourrait devenir un blog à thème : le blog qui ne parle que des premiers jours de vacances... Mais non, promis juré, cette fois c'est sérieux (ou pas...) je m'attarde un peu. C'est Ktl, avec les 10 ans de son blog, ses super photos, ses livres qu'elle nous conseille toujours avec tant d'enthousiasme qui m'a donné envie. Et puis, ma collègue chérie, ma soeur de salle des profs est partie pour quelques mois se reposer avant la naissance de Zeus-Eusèbe, il va bien falloir la tenir au courant non ?

Parce que franchement les petits amis, cette année c'est rigolo. On a plein de nouveaux collègues, jeunes et rigolos. Enfin ils me font rigoler. Tenez, cette année je travaille avec Marge Simpson. En fait c'est pas vraiment Marge, mais elle parle e-xac-te-ment comme elle. J'ai plein d'élèves rigolos et... c'est bientôt le retour des boulets stagiaires. Ils ne le savent pas encore, mais ils vont faire des plein de sorties avec moi  (vous savez, ces trucs où on sort avec 50 élèves, où les passants vous regardent plein de pitié dans les yeux, avant de changer de trottoir ). Autant dire que c'est la fête.

En plus, j'ai plein de nouveaux tricots à vous montrer. Ceux de l'été que je ne vous ai pas montrés. Des petits que je ne peux pas vous montrer (pour Zeus-Eusèbe) parce que sinon, c'est plus une surprise. Des trucs au crochets qui trainaient par petits bouts et qui ont fini par être assemblés. Des trucs que j'ai envie de faire, mais où j'ai besoin de conseils avisés.

Pour ne pas perdre les bonnes habitudes, je vais râler un peu. Faire du mauvais esprit. Tenez, ces derniers jours, le truc qui m'amuse, c'est la question que tout le monde se pose avec un air entendu "Tu bouges ?" si j'étais vraiment langue de pute je dirais même "Tu bouges-hen ?".
- Moi " Euh ben ouais, je bouge le bras et puis les pieds aussi des fois mais pas trop".
- Les autres "Nan mais tu pars-hen ?".
- Moi "ben non"
- Les autres "je croyais qu'il professore, il allait en Tunisie" (je dis il professore pour protéger l'anonymat de mon époux"
- Moi "ben ouais il va travailler là bas" (quand je suis agacée, je dis "ben ouais")
- Les autres "Tu l'accompagnes pas"
- Moi "Ben ouais mais non"
Air gêné, silence un poil long, je laisse sous entendre que notre situation financière est désespérée ou que je suis devenue islamophobe. Puis comme je ne suis pas si mauvaise je demande aux autres ce qu'ils font et ils me racontent leur séjour à venir à droite ou à gauche. N'empêche que je serais bien allée en Tunisie.

Quoi d'autre au programme ? Ah, je risque de vous fatiguer avec mon nouveau joujou : le dessin. Parce que c'est bien malin de les montrer sur instagram, mais comme je suis bavarde, il faut que j'explique, que je commente. Alors voilà, je me suis rendue compte que j'aimais, que j'adorais même le quartier où j'habite. Où je travaille. Où je vais faire le marché. Où les enfants vont à l'école, à la musique... Bref, Bordeaux Sud. Et que tout est beau à dessiner. Il est terriblement "dessin-génique" ce quartier. Ca vous tente ?

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8 juillet 2015

Clambake.

Il est 21 heures 33, c'est mon troisième jour de vacances, la température est de 24°c... et je suis bien. Mais bien à un point... J'ai abandonné tout espoir de vous faire un récit des épisodes que j'ai loupés depuis févier dernier. Mais j'ai bien plus intéressant que ça : mes trois premiers jours de vacances. Vingt dieux que je les ai attendus !

Je ne parle pas des vacances. Je parle des TROIS premiers jours de vacances. L'été qui s'ouvre à toi. Juillet-Août. Vertige des possibles. Piscine urbaine déserte. Achat de crème solaire en triple pour les camps. Achat d'espadrilles qui seront mortes à la fin du camp. Transhumances. Guides verts obsolètes des gîtes ruraux. Lecture-couture-tricot. Visite d'éco-musées indiqués sur le guide vert. Pic-nic dans le parc désert, dans le quartier, tout le monde part en juillet. Bière en terrasse à 23 heures après le ciné... La vie quoi !

Temps venu pour prendre de grandes décisions : quel vernis cet été ? Un truc très très gai. Je voulais un corail, mais non, un orange-gel comme a dit la vendeuse : Clambake d'Essie. Qui ressemble au los Angeles posté il y a une éternité. Ah, au fait, j'ai oublié les 10 ans du blog : "Elle est toujours un peu à l'ouest" a 10 ans. Je sais que c'est pas vrai mais j'ai 10 ans.

Temps venu pour choisir les lectures de l'été. Très rigolo : des semaines que tout me tombe des mains, et là, à croire que tout le monde trouve ma situation désespérée, j'ai été pourrie gâtée. Ma collègue-chérie qui comble peu à peu mes lacunes en durassologie. Moumouche qui m'envoie une dédicace de Virginie Despentes ( "pour Catherine with love" dingue). Ma voisine avec qui j'ai troqué un Lola Lafont. Et moi, comme une grande, qui m'offre le prix inter (Jacob-Jacob de valérie Zénatti).

Mais avant tout ça, j'ai toujours une relecture rituelle. Parce que j'avais besoin d'un doudou, j'ai relu pour la vingtième fois "comment se dire adieu" de Laurie Colwin. Chut, on ne persiffle pas. C'est comme regarder Fame. Ou Tendres Passions. Ca console tout de suite immédiatement. Et même au bout de 100 fois, on trouve toujours quelque chose qu'on n'avait pas remarqué. Comme ça, page 26 "C'est une bénédiction, une ambroisie d'être soi même sans effort." Comment j'ai pu passer à côté de ça les 19 autres fois où je l'ai lu... C'est un manuel de développement personnel ce truc !

A part ça, je suis très très inquiète. Je pars en vacances bientôt et je n'ai pas commencé mon gros pull de l'été. Celui que va me tenir chaud cet hiver. Vite vite, donnez moi des idées  ! J'ai abandonné toute idée de tricoter pour les enfants, le pull que j'ai fait pour Raphaël l'an dernier lui aura fait 3 mois. La misère...

Cette année, on a fait un truc très rigolo. On a organisé les vacances à la dernière minutes. Vous savez quoi ? Je sais depuis ce matin que je vais en Italie. En Italie ! C'est pas un truc de fou ça ?!? Je suis tellement contente ! Vous savez quoi ? Si vous me laissez votre adresse, je vous envoie une carte postale ! Chiche !

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La fête dans la rue. Rituel de passage vers l'été...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

11 février 2015

Bla bla bla blaaaaaa (et Clovis Cornillac)

Oui, je sais le billet soirée télé, c'est demain soir, avec la nouvelle star. Mais demain, je fais un truc de dingue : je sors avec mes collègues. C'était une de mes bonnes résolution de 2015 : arrêter de dire du mal et socialiser avec mes collègues. Je suis sur la voie de la rédemption et donc, demain soir, à cette heure là, je mangerai un truc pas bon en parlant des quatrième de la muerte en dehors des heures de boulot. Ca va me rajeunir. La dernière fois que j'ai fait ça, j'avais 25 ans et j'enseignais en zep sur le plateau au Havre (dè). Qu'est-ce que j'ai pu rigoler là basc'était... rien bien comme on dit...

Mais pour l'heure, je regarde la télé, cette nouvelle série autour de la cuisine, et là, y'a Marchetti d'un village Français qui est en train de fricoter dans les vestiaires. Pour l'instant, ça se laisse regarder, et pis y'a Clovis Cornillac, qui restera (pardon) toujours le footballeur de mensonges et trahison. Cette scène où il parle de Bau-deu-lair avec Edouard Baer, mmmm.

A part ça, je fais un autre truc qui va me rajeunir demain : je prends un cours de flûte. Là encore c'est un truc que je n'ai pas fait depuis super longtemps (10 ans putaaaain). J'ai super le trac. Et je suis super excitée. Depuis le temps que je fais le guignol dans une fanfare, j'ai l'impression de ne plus m'entendre alors elle va avoir du boulot ma prof (pardon, ma preuf comme on dit au Hav')

Aaaaah mais c'est Robin Renucci... Il n'est plus maire de Villenave, il est en train de se béqueter un oeuf coque reconstitué avec des mouillettes à la truffe. Ca le rend tout chose. Il va se servir un bichiere de Barolo... Et moi, ça y est, j'ai les crocs. Allons bon, il quitte la table (quoi, vous ne saviez pas que je faisais audio description ?)

C'est casse pieds hein que je change de sujet comme ça hein ? Allez, je vous laisse tranquille et je vais continuer ma serpillère deuxième du nom. Tschüss !

8 février 2015

Un dimanche en cuisine

Quand il fait froid, quand rien ne marche comme prévu, quand tout n'est qu'hostilité autour de soi, quand je rate ma couleur, quand les gnauds font rien qu'à se chamailler, quand les crises de migraines s'enchainent, quand j'ai vraiment l'impression que mon travail ne sert à rien, j'ai une solution imparable : je cuisine. Remarquez, je suis une fille pleine de ressources, j'ai d'autres solutions pour affronter les moments critiques. Mais la cuisine, c'est souverain.

J'en suis à une moyenne de 3 cakes par semaine. Je teste une nouvelle soupe tous les soirs. Je fais des compotes et de petits biscuits parce que j'ai peur qu'une soupe ça ne fasse pas assez. Mais ça me détend. C'est presque - je dis bien presque - aussi efficace qu'une orgie de tricot. Mais c'est mieux, parce que l'orgie de tricot ne peut se commencer avant 21 heures (la gnaude cadette veut toujours son histoire, j'ai toujours une chiotterie du boulot à revoir) et devant une bonne daube à la télé.

Donc en ce moment, je cuisine. Et je teste tout un tas de truc, rapport au fait que mon médecin se demande si les migraines (qui ne me laissent pas beaucoup de répit en ce moment) n'auraient pas une origine alimentaire. Allons bon. Me voilà avec toute une liste de trucs que j'aime beaucoup à laisser de côté à tour de rôle, histoire de voir si ça soulage un peu. Alors le chocolat, check, ça va mieux sans. La charcuterie, check, à virer aussi. Et cette semaine, c'était le tour du gluten. Donc, moins de pain (note pour le lecteur, je m'avale une baguette par jour entre 17h02 et 18h00). Bon, pourquoi pas. J'en ai tellement marre d'être shootée aux triptans depuis des semaines que je jeûnerais si on me disait que c'était bon contre la migraine.

Comme le chocolat et la charcuterie c'est beaucoup mieux sans. Je me demande si, en cas de fatigue, la solution n'est pas juste de manger moins... Qui sait ? En tous cas, j'ai essayé une petite recette dans un de mes livres préférés :

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Mes trois livres préférés du moment : un indien rapporté d'Angleterre, un vieux chouchou (les cakes ci-dessous viennent de là) et Jérusalem. Faute d'avoir fait le voyage, je cuisine et c'est délicieux !

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Alors des petits cakes oranges-amandes (sans gluten) très très bons :

- 1 orange et un citron bio
- 275 gr de poudre d'amandes
- 175 gr de cassonnade
- 3 oeufs
- 1/2 càc de levure

Préchauffer le four à 180°

Dans une casserole pleine d'eau faire cuire le citron et l'orange jusqu'à ce qu'ils soient tendres. Enlever les pépins et mixer l'ensemble (oui, même avec la peau).

Dans un saladier, mélanger cassonnade, poudre l'amandes et levure. Rajouter les oeufs un à un. Puis les agrumes mixés. Répartir dans de petits moules individuels et faire cuire environ 40 mn.

J'adore ! Et j'ai une pensée spéciale pour Moumouche, car on dirait un peu ces petits gâteaux que faisait "feu-Burtz". Comme un financier, à l'orange, avec une bande de papier tout autour, qu'on râcle religieusement à la petite cuiller pour manger jusqu'à la dernière miette...

Bon dimanche à tous.

 

6 février 2015

La serpillère, oui, mais avec une encolure à paillettes

Devant ce tsunami de commentaires, je n'ai pas le choix, je me lance sur un énorme billet tricot. J'ajoute qu'il n'est pas impossible que j'enchaine très vite sur un billet cuisine avec une recette à la clé (dingue). Et que je revendique haut et fort le droit de bloguer de façon arythmique, versatile, compulsive. Bordel de merde (parce que ça faisait longtemps que je n'avais pas dit de gros mot ici).

Parlons un peu tricot voulez vous ? Ce que je regrette un peu avec la fin des blogs, c'est qu'on ne se parle plus. On ne voit plus que des micros photos sur IG, et ça c'est dommage. Pour la peine, je vous ai pris quelques clichés de mon dernier pull chouchou, vous m'en direz des nouvelles. Alors que s'est il passé sur le front du tricot ces dernières années ? On est toutes devenues hyper fortes. On fait toutes du fair isle (on me souffle dans l'oreillette que jaquard ça fait ringue). Des torsades dans tous les sens. Mais mais mais en ce moment on tricote surtout des serpillères. En même temps, Marie Pierre Casey oblige, je suis assez serpillère. Mais pas grande favorito.

J'ai mieux : Bee Line. Ce pull reprend mes petites manies : raglan et trous trous. Il y a deux ans, j'avais fait un essai là. Mais avec Bee Line, j'avais enfin LE pull. Celui qui allait me tenir chaud, me faire prendre 15 kg en l'enfilant. Avec de subtils détails que personne ne verrait mais c'est pas grave. J'en ai tricoté un trop grand qui a atterri chez Moumouche. Mais ça n'a pas dû lui plaire, alors elle l'a passé à la machine pour le faire retrécir et faire la plus grande joie de sa petite fille qui porte religieusement le pull de sa Nonna... Bref.

J'ai donc recommencé un peu plus tard avec ma laine préférée au mooooonde, j'ai nommé la kidclassic de rowan, trouvée . Ce fil génialissime, léger et chaud, qui ne BOUGE PAS. Je devrais faire un billet "mes pulls 10 ans après" quand j'aurai le temps ! Pour le rendre un peu plus funky j'ai rajouté un peu de voilette sur l'encolure, le bas et les poignets. Parce que c'est jouli. Alors ça donne quoi  ?

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La photo naze le retour ! Qu'est-ce que je suis fière de moi n'empêche ... J'attire tout de même l'attention sur la main dans la poche et le pied quasi en dedans. Nouveauté pour moi, ce pull est long et large. Impécable pour mon mètre 57, c'est flatteur je vous dis pas.

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(please, aucune remarque sur la dernière photo, rapport au fait que j'ai tellement de gras au bide qu'on dirait des fesses, mais pas à la bonne hauteur...) Et ouala les petits détails que j'aime : les paillettes qu'on ne voit pas du tout, et les trous trous du côté qu'on ne voit pas des masses non plus. En un mot, je l'aime (d'autant qu'il s'est tout de suite très bien entendu avec la jupette des soldes).

Moi, je le trouve nettement plus chic que ce gros sac de "favorito". Franchement, combien de milliards de favoriti ont pu être tricotés ces derniers mois ... ça donne le vertige non ?

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